N’oubliez pas d’investiguer les symptômes cachés de vos patients.
Poser la question, c’est ouvrir la parole.
🔎 Un cas clinique qui interpelle
Une patiente de 40 ans, active (2 séances de crossfit + 2 sorties running par semaine), vous consulte pour une entorse de cheville.
Durant la dernière séance, elle refuse soudainement de faire des sauts depuis une BOX, son explication vous semble incohérence et étrange.
—> Ce refus vous intrigue… Et si c’était autre chose que sa cheville ?
👉 Ce que vous pourriez rater : des troubles pelvipérinéaux, fréquents chez les sportives et pourtant souvent tus.
🏋️ Introduction
L’incontinence urinaire (IU) est une problématique fréquente mais souvent occultée chez les femmes, en particulier chez les sportives et les femmes âgées. Une méta-analyse mondiale a révélé une prévalence de l’IU de 37,1 % chez les femmes de plus de 60 ans, avec des taux atteignant 45,1 % en Asie.
Chez les athlètes féminines, la prévalence de l’IU est également préoccupante. Par exemple, une étude a rapporté une prévalence de 75,6 % chez les joueuses de volley-ball.
Concernant le crossfit, une revue systématique a identifié une prévalence de l’IU de 32,1 % parmi les pratiquantes, avec une prévalence spécifique de l’incontinence urinaire d’effort de 35,8 %. Les exercices tels que le saut à la corde, les doubles sauts, l’haltérophilie et les sauts sur boîte sont particulièrement associés à ces fuites urinaires.
Ces chiffres soulignent l’importance d’une évaluation systématique de la sphère pelvienne, notamment chez les patientes pratiquant des activités à fort impact ou appartenant à des groupes d’âge avancé.
🔬 Méthode
Nous avons réalisé une revue des données scientifiques récentes sur PubMed, en ciblant les guidelines internationales, les méta-analyses et les publications cliniques concernant les troubles pelvipérinéaux en population sportive, obèse ou en perte de poids.
📊 Résultats : Ce que vous devriez déjà poser comme questions
1. Questions simples à intégrer à vos bilans :
- Avez-vous déjà eu des fuites urinaires lors d’un effort, d’un saut, d’un éternuement ou encore d’un fou rire ?
- Avez-vous des difficultés à vous retenir d’uriner ? En arrivant chez vous ? Sous la douche au contact/bruit de l’eau ?
- Ressentez-vous des douleurs ou une sensation de pesanteur au niveau du périnée ?
- Des troubles au niveau de la selle ?+ « est ce que ca peut vous arriver d’avoir des fuites au gaz ou à la selle ? » En lien avec des grossesses ? avec vos activités physiques ?
2. Outils disponibles :
- Le questionnaire ContiLife disponible dans TOHA, peut déjà émettre quelques suspicions et vous aider à évaluer fréquence, volume et impact des symptômes sur la qualité de vie.
3. Orientation :
- Si vous identifiez des signes, vous pouvez orienter vers un professionnel spécialisé (kinésithérapeute en rééducation périnéale ou sage-femme).
Nombre de patientes n’ont jamais eu l’opportunité d’aborder leurs troubles pelvi-périnéaux – par tabou, méconnaissance ou simple résignation. Or, les déculpabiliser et leur rappeler que ces troubles sont fréquents, et surtout pris en charge efficacement, constitue déjà une première étape thérapeutique majeure.
Il ne s’agit pas de devenir expert en pelvi-périnéologie, mais d’être ce relais essentiel qui oriente, rassure et libère la parole. En tant que professionnel·le de santé de première ligne, votre rôle est clé : une simple question peut tout changer.
✅ Conclusion
👉 Intégrer systématiquement quelques questions ciblées sur la sphère pelvienne transforme vos bilans en évaluations globales, précises et personnalisées.
Vous pourriez ainsi détecter ce que vos patients n’osent pas dire — et leur proposer enfin des solutions.
🛠 Changements concrets à mettre en place au cabinet
- 📋 Ajoutez 3 à 4 questions pelvipérinéologiques à vos bilans initiaux.
- 🧭 Utilisez le ContiLife pour objectiver les symptômes.
- 🤝 Orientez vers des pros qualifiés si cela dépasse votre champ de compétence.
➡ Ces ajustements sont simples, rapides… et changent des vies.
✨ Et qui sait… en découvrant le pouvoir de cette première conversation, peut-être aurez-vous envie d’aller plus loin, et de devenir à votre tour spécialiste en pelvipérinéologie 😉